17 mars 2024
Avec Julien, Raphaël, Maximilien et Claire
Nous sommes partis de la chapelle de la médaille miraculeuse, rue du bac (voir article précédent) pour nous rendre à la basilique Notre Dame des Victoires, dans le 2ème arrondissement.
Un minuscule pèlerinage de quelques centaines de mètres, d’une étonnante densité historique et spirituelle… Les enfants ne s’attendent pas à la surprise que leur réserve sœur Maria…
Après avoir franchi la Seine, traversé le jardin des Tuileries et salué sainte Jeanne d’Arc, nous pénétrons dans cette basilique splendide, située non loin du Palais Brongniart.




Les ex-voto
Nous nous retrouvons aux pieds de la monumentale statue de Notre Dame des Victoires qui nous regarde avec compassion. Nous prions en famille et sœur Maria arrive. Bure blanche et voile noir, elle est de la congrégation des Bénédictines de Montmartre. Elles sont aussi gardienne de cette basilique ND des Victoires dont l’histoire est extrêmement riche. Elle a prévue une petite visite d’une demi-heure avec des activités adaptées à nos trois enfants et une visite d’adulte rien que pour Julien et moi ! Un luxe très apprécié ! Elle s’en sortira si bien avec nos enfants, que la visite durera finalement deux heures ! Sœur Maria attire d’abord l’attention de Raphaël, Maximilien et Claire sur les 37 220 ex-voto qui ornent les murs de l’édifice. Et avec grand talent, elle va leur proposer une enquête, une chasse aux trésors à la poursuite de certains des ex-voto les plus marquants, les plus précis aussi. Ils y en aura de trois types, selon trois demandes fréquentes adressées de tous temps à la Sainte Vierge : une protection, une guérison, une conversion. Forts de quelques indices, Raphaël va devoir jouer son rôle d’aîné et entraîner ses deux petits collaborateurs dans ce jeu de piste. Le plus difficile, finalement, est de ne pas crier, ni courir, ni perturber la prière silencieuse des fidèles présents… Une victoire pour les enfants qui n’ont guère vu le temps passer et qui ont trouvé tous les trésors.
Voici quelques-uns des ex-voto à chercher. Leurs histoires touchantes furent autant d’occasion d’apprendre aux enfants bien des réalités de la vie et même du catéchisme…






On ajoutera à ces plaques apposées à hauteur d’enfant, tous les témoignages de reconnaissance placés très haut sur les murs et les piliers de l’église. Pour beaucoup, il s’agit de médailles militaires :



Pourquoi ND des Victoires est-elle devenue un si grand lieu de pèlerinage ?
Tout commence à La Rochelle en 1627-1628. Louis XIII et Richelieu règnent sur le royaume de France, mais les Huguenots possèdent le grand port de Charente, devenue république indépendante en relation avec les Provinces-Unies (Pays-Bas) et soutenue par notre ennemi héréditaire : l’Angleterre. Le siège de La Rochelle est décidé et si Louis XIII gagne cette bataille, il promet à la Vierge Marie de construire une église en son honneur sous le vocable « Notre Dame des Victoires ». La bataille de La Rochelle étant gagnée en 1628, Louis XIII accomplit sa promesse au profit des « Petits-Pères », à savoir des Augustins déchaussés. Le 8 décembre 1629, le roi lui-même vient poser la première pierre de l’édifice qui ne sera consacré qu’en 1740.
Or, le couple royal Louis XIII et Anne d’Autriche n’arrivent pas à avoir d’enfant. Sans héritier de la couronne, l’inquiétude grandit en France. Louis XIII multiplie les prières et supplications à la Vierge Marie et le 3 novembre 1637, elle apparaît à l’un des religieux augustins de ND des Victoires, le frère Fiacre. Elle apparaît, portant un enfant… Ne pas s’y méprendre, l’enfant n’est pas Jésus, mais bien le futur Louis XIV, l’héritier tant désiré de Louis XIII ! Elle annonce donc la future grossesse d’Anne d’Autriche. Le 5 septembre 1638, naît bel et bien Louis Dieudonné, le futur Roi-Soleil. Et le 10 février 1638, Louis XIII consacre la France à la Vierge Marie en signe de reconnaissance pour la future naissance, après 23 ans de mariage.

À l’issue d’un voyage en Italie, Frère Fiacre érige en avril 1674 une chapelle en l’honneur de ND de Savone, financée par Louis XIV. Le Frère Fiacre demande que la Vierge soit ici particulièrement le « refuge des pécheurs ». La basilique connaîtra ensuite bien des vicissitudes. La Révolution fera d’elle un lieu de stockage de poudre à canon, le trésor sera pillé et disparaîtra, la bourse des valeurs s’y installe même par décision du Directoire. Le 9 novembre 1809, l’édifice revient enfin au culte après sept ans de tractation.
Dans les années 1830, un curé de la paroisse ND des Victoires commence à désespérer et songe à renoncer à son ministère, devant son église toujours vide. Le Père Desgenettes entend, alors qu’il monte à l’autel, la demande : « Consacre ta paroisse au très Saint et Immaculé Cœur de Marie ». Il s’exécute immédiatement et crée une confrérie de prière mariale. En quelques jours, le retournement de situation est aussi phénoménal que définitif : l’église ne désemplit plus. Les conversions et guérisons se multiplient, les murs de la basilique se couvrent des 37000 ex-voto. Le Saint Curé d’Ars, Ratisbonne font partie de l’archiconfrérie.
On notera que le musicien de Louis XIV, Jean-Baptiste Lully, y fut inhumé. On lit dans la correspondance de Mozart : « Quand je viens à Paris, je ne manque jamais pour dire mon chapelet, de me rendre à Notre-Dame des Victoires… »
Sainte Thérèse de Lisieux
Thérèse a été gravement malade durant son enfance et en 1883, aux portes de la mort, toute la famille prie pour sa guérison. Louis Martin demande à Marie, la sœur de Thérèse, « d’écrire à Paris pour demander une neuvaine de messes au sanctuaire ND des Victoires afin d’obtenir la guérison de sa petite reine. » (écrits de Sainte Thérèse). Thérèse sera guérie le 13 mai 1883. Et le 4 novembre 1887, Thérèse part en pèlerinage à Rome pour demander au pape une autorisation pour entrer au Carmel à 15 ans. Passant par Paris, Louis Martin lui fait visiter la capitale, mais ce qui intéresse surtout Thérèse, c’est la Basilique ND des Victoires. « C’est là que ma mère la Vierge Marie me dit clairement que c’était bien elle qui m’avait souri et m’avait guérie. »



Nous repartons de cette splendide basilique, conscients de grandes grâces reçues. Les cadeaux du Bon Dieu ne sont pas proportionnés aux kilomètres parcourus. Les grâces du Seigneur suivent une autre logique que nos efforts. Je suis arrivée accablée. Je suis repartie apaisée.
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