
Le tout nouveau livre du Père Pascal Ide, « Comment discerner ? » aux Éditions de l’Emmanuel est un très beau cadeau à s’offrir en ces temps de confinement ! Pour faire de notre retraite chez soi, un moment d’ouverture intérieure sur nos désirs profonds et réajuster nos orientations de vie !
Certains ont l’idée de faire fructifier ce temps de repos forcé pour se poser, faire le point sur tel ou tel aspect de leur vie, réfléchir, faire un bilan, préparer un projet ou que sais-je. Quelle bonne idée, en effet, de transformer ce confinement en petite retraite intérieure ! Cela peut être très fécond pour les personnes, nombreuses par les temps qui courent (du moins avant le mardi 17 mars à midi…), qui sont ultra actives, toujours sur-occupées, mais dont la vie intérieure peut s’appauvrir subrepticement.
Un excellent livre sera d’une aide précieuse : « Comment discerner » du père Pascal Ide aux Éditions de l’Emmanuel.

Comme à l’accoutumée (1), l’auteur est tout à la fois très clair, très accessible (tout en étant docteur en philosophie, en médecine et en théologie, excusez du peu !), très documenté (les notes de bas de pages ne sont pas que des références livresques, elles sont parfois des pistes de réflexions supplémentaires) et très profond. Voilà beaucoup de qualités, qui contribuent certainement à son succès.
La lecture de cet ouvrage sera fructueux pour vous si vous vous donnez la peine de le lire avec un crayon et un cahier à côté. Si vous avez quelque chose à discerner, ce livre est un document de travail.
Les grandes étapes du discernement sont présentées dans l’ordre suivant :
– écouter son cœur,
– se laisser enseigner par la loi et les signes,
– exercer son intelligence.
– Puis, prendre conseil
– et enfin être inspiré par l’Esprit Saint.
Pourtant les trois premières étapes seront insuffisantes si nous en restons à l’une d’elles. Or, avec nos tendances psychologiques propres, nous pouvons être plutôt subjectifs, ce qui nous conduit à nous contenter de n’écouter que notre cœur. Si nous sommes plutôt légalistes, nous interrogerons plus facilement notre « devoir d’état » : que dois-je faire ? Enfin, si nous sommes un peu spirituels sur les bords, nous décalerons la question sur la volonté de Dieu : que veut le Bon Dieu ? L’auteur rappelle que ces tendances ne sont pas mauvaises en soi, bien au contraire. Elles constituent chacune une étape d’un bon discernement. Mais le danger réside dans notre tendance à nous arrêter à l’une d’elles et croire qu’alors notre discernement sera suffisant.
Cet écueil écarté, le père Pascal Ide va nous faire explorer ces recoins de notre être : notre cœur, notre intelligence et l’action profonde de Dieu en nous. Le résultat est lumineux, serein, apaisant. Nous n’aurons pas à regretter nos décisions.
Au préalable, il nous précise où se situe le discernement qu’il nous propose. Il s’agit bien d’un discernement prudentiel, et non moral. « Le discernement moral est un jugement de conscience qui, le plus souvent, nous place entre un bien et un mal », précise Pascal Ide. Alors que « le discernement dont il est ici question est un jugement de prudence qui, le plus souvent, se pose en termes de préférence et nous place entre deux biens. »
Par ailleurs, l’auteur détaille les six étapes de l’acte humain qui sont :
– l’intention,
– la délibération,
– la décision,
– l’exécution,
– la fruition,
– la régulation.
Le discernement se situe dans la deuxième phase, celle de la délibération.
En fin d’ouvrage, le dernier chapitre et les annexes offrent un approfondissement de certaines notions liées au discernement.
Un ouvrage complet, documenté, accessible, clair qui nous aide à prendre les bonnes décisions, sereinement.
Quelques citations :
« Plus que jamais, dans notre société complexe, globalisée, accélérée, le discernement est devenu aussi urgent qu’important. » p.9
L’absence de discernement peut nous conduire à rester passifs, à « demander à l’autre de discerner et décider pour [nous]. La passivité peut prendre d’autres formes : attendre que les circonstances choisissent à notre place, procrastiner jusqu’à ce que la situation « pourrisse », se détourner du problème, voire faire du chantage (« Seigneur, je m’engage dans une association caritative, et toi tu me trouves un conjoint »), se victimiser. » À n’utiliser « ni notre intelligence ni notre liberté, nous sommes les grands perdants de cette attitude : nous sommes esclaves de l’autre ou des événements ; nous perdons cette grande dignité d’être le « père » de nos actes ; nous affamons notre estime de nous-mêmes (qui se nourrit de nos initiatives et nos réussites). » p. 33-34
Alors, ne confinons pas notre cœur, notre intelligence et le Bon Dieu, chacun dans son coin. Laissons-les travailler ensemble, main dans la main. Alors, nos décisions seront éclairées de façon plus complète et nous n’aurons plus l’amertume d’avoir choisi à la va-vite, selon des petits critères trop partiels.
1 – Voici une partie de la biographie de l’auteur
Voici une interview de l’auteur.